Voici notre 4ème travail pratique. Le tableau synthèse de la Politique de l'officialisation linguistique.
Types d’interventions Points importants | Recommandation | Normalisation | Proposition |
Le cadre juridique de l’intervention de l’Office québécois de la langue française en matière linguistique et terminologique | La recommandation des termes et expressions est conçue comme une mesure incitative puisque les termes et expressions recommandés ne sont pas assujettis à un usage obligatoire par l’Administration. | La normalisation des termes et expressions a un effet contraignant, puisque « dès la publication à la Gazette officielle du Québec des termes et expressions normalisés par l’Office, leur emploi devient obligatoire dans les textes, les documents et l’affichage émanant de l’Administration ainsi que dans les contrats auxquels elle est partie, dans les ouvrages d’enseignement, de formation ou de recherche publiés en français au Québec et approuvés par le ministre de l’Éducation » (art. 118). | L’Office exerce son mandat dans ce cadre en utilisant les deux types d’intervention prévus par la loi, à savoir la recommandation et la normalisation, ainsi qu’un troisième type d’intervention, la proposition, qui consiste principalement à suggérer rapidement à ses usagers des termes et expressions répondant à de nouveaux besoins de communication. |
La norme de référence et la réalité sociolinguistique | On entend par forme standard d’une langue celle qui est décrite dans les principaux ouvrages lexicographiques, terminologiques et de grammaire. La forme standard de la langue comprend donc à la fois les usages généraux et les usages régionaux qui ne sont assortis d’aucune autre marque d’usage associée à un registre de langue moins soigné. | ||
La portée de la recommandation et de la normalisation | Les facteurs précis qui interviennent dans l’adoption ou le rejet de termes recommandés ou normalisés sont encore mal connus, mais il n’en demeure pas moins que des études montrent les tendances suivantes : o le fait qu’un terme soit recommandé ou normalisé semble avoir peu d’incidence sur son implantation ou adoption par les usagers, ce qui implique que le caractère obligatoire lié à la normalisation n’augmente généralement pas la probabilité qu’un terme ou qu’une expression sera adopté; o le taux de succès le plus important concerne des termes qui étaient déjà en voie d’implantation ou implantés avant leur recommandation ou normalisation; o le degré d’acceptation et d’utilisation de termes ou expressions recommandés ou normalisés dépend des domaines de spécialités. Dans certains domaines, comme les domaines juridique, technique ou médical, on vise davantage que dans d’autres domaines à atteindre une uniformisation du lexique et des expressions, de sorte que l’implantation de nouveaux termes ou expressions y est grandement facilitée; o le degré d’acceptation et d’utilisation de termes ou expressions recommandés ou normalisés dépend de facteurs sociopolitiques. Ainsi, si l’usage de la féminisation des titres de fonction et des appellations d’emploi a connu un tel succès au Québec, c’est qu’un mouvement visant un meilleur équilibre social entre les hommes et les femmes en était à la base; o enfin, il semble qu’un nouveau terme a d’autant plus de probabilités d’être accepté que la recommandation de son usage est justifiée aux usagers, surtout lorsqu’une ou des formes concurrentes existent déjà. La procédure à suivre pour émettre un avis de recommandation ou de normalisation jusqu’à sa publication dans la Gazette officielle du Québec peut nécessiter une période de six mois à deux ans. | ||
Les principes directeurs de l’intervention de l’Office | En ce qui concerne les réalités déjà dénommées au Québec par un terme différent de celui en usage en France, mais qui respecte la norme linguistique en vigueur à l’Office, c’est le terme en usage au Québec qui sera privilégié, tant au niveau de la proposition, de la recommandation que de la normalisation, étant donné que la diversité géographique contribue à enrichir le français standard, sans compromettre pour autant l’intercompréhension. L’Office met l’accent sur la diffusion rapide auprès des usagers de terminologies conformes aux règles du français standard et produites, afin de répondre rapidement aux besoins des usagers | ||
Les niveaux d’intervention de l’Office | La recommandation est conséquemment l’intervention privilégiée, lorsque l’autorégulation de l’usage ne se fait pas naturellement et que les mécanismes de propositions habituels ne suffisent pas. | En matière d’officialisation, la normalisation doit être considérée comme une mesure qui s’applique dans les cas où un usage risque de créer un problème important de communication publique. | La proposition est une intervention suffisamment souple qui privilégie une mise à jour aussi fréquente que nécessaire du contenu des fiches terminologiques. |
Les critères d’officialisation | La recommandation s’applique donc dans les cas suivants : • acceptation de formes linguistiques étrangères (ex. : audit dans le domaine de l’informatique) et de québécismes (ex. : babillard électronique, moto marine, téléavertisseur) ou de néologismes (ex. : familialiste) pour favoriser leur utilisation lorsque leur emploi ne fait pas consensus au sein de la communauté linguistique, malgré un besoin de dénomination pressant; • solutions à des problèmes linguistiques récurrents qui ne peuvent être résolus que par une forme de standardisation (ex. : recommandation de l’accentuation des majuscules en français); • définition de la position officielle de l’Office sur des questions linguistiques ou terminologiques qui ont des retombées importantes sur l’appropriation de la norme linguistique au Québec et qui exigent une argumentation étoffée pour fonder l’intervention linguistique ou terminologique et pour lui assurer sa cohérence. | L’Office entend recourir à la normalisation pour répondre à des impératifs : • de sécurité publique (signalisation routière, affichage dans des lieux publics, appareils soumis à des normes techniques de sécurité rigoureuses); • de protection du consommateur (étiquetage des produits [ex. : plie/sole]; contrats, description de biens et de services); • d’échanges commerciaux sur le plan international (exigences de compréhension [ex. : flétan du Groenland/turbot]); • relatifs à tout autre cas où un usage linguistique pourrait induire en erreur et avoir des conséquences importantes dans des échanges entre l’État et les citoyens ou encore pour le fonctionnement de la société ou de groupes importants de personnes. | |
Application de ces critères | L’application des critères de recommandation et de normalisation fait en sorte que les demandes suivantes sont refusées : • demande d’officialisation d’un terme déjà bien établi et largement répandu dans l’usage, sauf dans les cas où la légitimité du terme est remise en cause; • demande d’officialisation d’un terme dont l’usage est déjà prescrit par une loi, un règlement (ou tout autre texte normatif) et dont l’usage ne pose pas de problèmes d’ordre linguistique; • demande d’officialisation d’un répertoire terminologique ou d’un grand nombre de termes relatifs à un domaine d’activité, sauf si la demande émane du comité linguistique d’un ministère ou d’un organisme gouvernemental; • demande d’officialisation pour uniformiser l’usage à l’intérieur d’un domaine de spécialité ou pour trancher des cas de polysémie, de concurrence synonymique, de termes apparentés, etc., qui ne posent pas de problèmes particuliers de communication, ni de francisation. | ||
Le Comité d’officialisation linguistique | Le comité a pour mandat de soumettre à l’Office, à la demande de celui-ci ou de sa propre initiative, des propositions ou des avis. Le Comité d’officialisation linguistique est composé de cinq membres nommés par l’Office : • un président choisi parmi les membres de l’Office; • trois membres choisis à l’extérieur de l’organisme; • un membre du personnel de l’Office qui assume le rôle de secrétaire du comité. | ||
Le processus d’officialisation | - L’origine des demandes - La recevabilité des demandes - Le traitement des dossiers - Les délibérations | ||
Les décisions de l’Office | - Les avis de recommandation - Les avis de normalisation - Les énoncés de politique linguistique : Les énoncés de politique linguistique, portant notamment sur l’emprunt et les québécismes, définissent la position officielle de l’Office sur des questions linguistiques ou terminologiques importantes pour le développement de la langue française et pour la légitimisation des usages au Québec La révision des avis officiels est justifiée par la nécessité de prendre en compte les changements législatifs et réglementaires qui touchent l’Administration et l’évolution de l’usage, tout en tenant compte des nouvelles données sociolinguistiques. | ||
Recommandation | Normalisation | Proposition |
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